À l’occasion de la Journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC) ce mercredi, Chantal partage son expérience et invite chacun à s’intéresser à la maladie.
par Marion Chevrier
« Il ne me restait que le A et le 8 » : Chantal avait 48 ans quand elle a fait un AVC en 2007. Elle était alors en forme, avait plaqué son boulot d’infirmière en cancérologie pour écrire des livres pour enfants. « Et tout a volé en éclats, tout a disparu », explique-t-elle en montrant son ordinateur. « C’est comme un crash, il a fallu tout réencoder dans la machine ».
Elle ne parlait plus, a dû récupérer son luxembourgeois puis son allemand, son français et son anglais. Un dur travail de patience qu’il faut sans cesse répéter au risque de tout perdre. « C’est ça qui est le plus difficile après un AVC, c’est que vous n’avez plus jamais de repos, il faut faire constamment des efforts ».
« Rien n’est plus comme avant »
Des efforts qui épuisent un organisme qui ne récupérera jamais ses capacités d’autrefois. « Pensez qu’on se lève avec une batterie à moitié pleine qui se décharge très vite », décrit-elle. « Il faut faire le deuil de ce qu’on a été, la famille aussi, et c’est parfois très compliqué de reconstruire la relation. Il y a un avant et un après l’AVC, et rien n’est plus comme avant ».
Une reconstruction individuelle et collective à laquelle œuvre l’ASBL qu’elle a créée en 2013, « Blëtz », comme l’éclair que représente un AVC dans l’existence. « Je me suis rendu compte qu’il n’y avait rien, ici, au Luxembourg pour entourer ces personnes et leur famille alors que c’est primordial de créer du lien quand on traverse ce drame, le pire, c’est l’isolement ».
« Quatre personnes sont frappées chaque jour au Luxembourg »
Un drame qui peut toucher n’importe qui, n’importe quand. Jacques, 65 ans, Claudia, 48 ans, mais aussi Tania, 27 ans, ou encore Pitt, 17 ans… « Et entre sept et dix enfants par an », explique Chantal qui a compilé tous ces destins dans un livre « Il faut être un battant – Vivre après un AVC ». Et de rappeler que « quatre personnes sont frappées chaque jour au Luxembourg ».
Son ASBL se bat pour aider les familles, mais aussi pour faire de la prévention : « Il faut connaître et reconnaître la maladie pour pouvoir intervenir le plus rapidement possible ». Car chaque minute compte quand l’AVC survient. Elle invite chacun à retenir quatre lettres pour détecter l’AVC : F, A, S et T. « Si vous cochez au moins une case, il faut appeler immédiatement une ambulance ».
Pour limiter les risques, le ministère appelle chacun à surveiller sa pression artérielle, faire régulièrement un bilan lipidique, arrêter de fumer, adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, limiter le sel, éviter les boissons alcoolisées, pratiquer une activité physique régulière, éviter le stress prolongé et surveiller sa qualité de sommeil.
À l’occasion de la Journée mondiale de l’AVC, des possibilités de mesurer gratuitement sa tension seront proposées le mercredi 29 octobre au Centre hospitalier Emile Mayrisch, le jeudi 30 aux Hôpitaux Robert Schuman et le vendredi 31 au Centre hospitalier du Luxembourg. Des pharmacies participent également (retrouver la liste ici).
Pour sensibiliser à la cause, l’ASBL Blëtz s’est associée à 90 boulangeries du pays pour une vente solidaire d’éclairs (retrouver la liste ici).
Lire l’article sur essentiel.lu : https://www.lessentiel.lu/fr/story/temoignage-apres-mon-avc-il-ne-me-restait-que-le-a-et-le-8-103437280?brid=cgjltYjsWJEUmAkD4Q06cg
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